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Dire non au travail spéculatif #travailgratuit

Votre travail a de la valeur. Vous vous êtes investis : études, temps, charges… Pourquoi le brader ou l’offrir sans votre consentement ?

Travail spéculatif

Une définition

Le travail spéculatif est le fait d’espérer gagner un contrat en produisant ses idées gratuitement pour un prospect ou un client.

Dès 2007, l’AFD publie à ce sujet un manifeste Dites NON aux idées gratuites.

Nous apprécions la pédagogie et le ton de l’animation de Steve Newberry sur ce thème (voir la vidéo sur YouTube), avec une nuance : les amis et les ONG, aussi, s’ils portent un projet économiquement viable, peuvent rémunérer les designers. Le principe gagnant-gagnant du paiement des droits d’exploitation s’y prête parfaitement. Lui ayant demandé si nous pouvions la publier sur notre site, il a eu la gentillesse de la sous-titrer en français. C’est avec plaisir et humour que nous vous la proposons.

© Steve Newberry/TopicSimple

Mise en perspective

  • Goûtez-vous le café avant de vous décider de le payer au comptoir ?
  • Récupérez vous les plans d’une maison pour les étudier avant de décider de payer l’architecte professionnel qui les a conçu ?
  • Attendez-vous d’éprouver les bénéfices d’un coaching avant de finalement payer l’instructeur diplômé ?

Ci-dessous, cette autre vidéo explique très bien que dans tous les métiers et secteurs d’activité (architectes, petits commerces, artisans, restaurants, entrepreneurs…) tout travail se paye. Et peu importe sa nature : conseil, production ….

https://youtu.be/essNmNOrQto

Le travail spéculatif est absurde (on le voit bien à la fin de la vidéo) ! Et n’a pas besoin d’être testé, goûté, utilisé pour être validé et réglé.

La « confiance » est le maitre mot de tout cela. Car le designer est un professionnel, ayant dans la majorité des cas de l’expérience et des diplômes en études supérieures.

Son intégrité humaine et professionnelle ne doit pas être remise en question, sachant qu’aujourd’hui beaucoup d’entre eux font parti d’une communauté professionnelle et adhèrent à une charte éthique.

Ethique et Design. Cela pourrait être le titre d’une conférence dédiée uniquement à ce thème tant le champ d’exploration est vaste, les implications et les enjeux importants.

« Mike Minteiro & le code éthique du designer » / ux-republic.com

Faire valoir que seul le designer qui a directement participé à l’élaboration d’une œuvre de design peut y apposer sa signature et prétendre à une rémunération à ce titre.

« Code de déontologie du designer professionnel  » AFD

Faire appel à un professionnel et le payer, démontre la confiance qu’on porte à son travail et la qualité qu’il engage dans ses réalisations et son engagement dans la satisfaction de ses clients. Et les métiers graphiques / créatifs / design ne font pas exception face aux autres métiers de l’artisanat et de services.


Être Designer graphique Junior

Dans la fleur du métier, petits padawans, ce ne sont ni les écoles ni les universités qui vous apprendront à être entrepreneur.

Chaque professionnel junior (ou non) est un jour tombé sur un client malveillant ou méconnaissant du métier Designer graphique.

Ce dernier n’ayant pas les moyens de payer un travail de graphiste vous fera miroiter soit un contrat potentiel soit une notoriété XXL passant par le bouche à oreille pour vous faire connaitre.

Ce qui n’est pas négociable

Travail = Rémunération

C’est légitime en tant que junior de vouloir remplir son book. Vous êtes tenté de travailler à l’œil ou de faire une fleur à vos premiers clients, en ne demandant peu ou aucune de rémunération en retour.

Ce qui arrive souvent également à cause de la gêne de parler d’argent, par méconnaissance des tarifs de graphistes, ou les deux.

Sachez qu’il n’y a pas de minimum d’expérience pour se faire rémunérer pour son travail tant que vous ne vendez pas des prestations fictives.

N’oublions jamais tous les moyens qu’il faut mettre en œuvre pour un projet graphique : investissement et années d’études, expérience passée, valeur apportée par le design, temps et moyens déployés, inclusion des Droits d’auteur…

Pour vous faire la main et remplir votre book, il y a milles et un projets fictifs à inventer 😀 Prenez des cas d’usages réels ou inventés, mettez-vous en contexte client… Allez-y !


Travail gratuit = Danger pour la profession

Il est dangereux d’emprunter la voix du travail gratuit (sans consentement). Car en plus de s’appauvrir soi-même, et de ne pouvoir subvenir à ses besoins, cela décrédibilise l’ensemble de la profession des métiers de la communication visuelle et designers.

Notre association a également établi des balises claires en ce qui concerne le travail spéculatif et elle s’active à promouvoir le design durable et responsable.

Association SDGG (Société des Designers Graphiques du Québec)

La SDGG (Société des Designers Graphiques du Québec) prend position et explique précisément pourquoi le travail spéculatif met en péril de la profession :

Pourquoi s’agit-il d’une pratique nuisible?

« En réalité, les demandes de travaux spéculatifs :
– constituent une forme d’exploitation contraire à l’éthique;
– correspondent à une demande de travail non rémunéré sans garantie de compensation ou de potentiel économique futur;
– peuvent entraîner des violations du droit d’auteur;
– mènent à la dévalorisation de la profession de designer graphique et à l’emploi de pratiques concurrentielles négatives;
– sont déconseillées par les professions apparentées comme l’industrie de la publicité et ont peu de chances de satisfaire les objectifs de marketing et de communications du client. »

« Le travail spéculatif menace l’intégrité et l’éthique de la profession de designer graphique, et ne présente aucun avantage pour le designer et son client. Les designers qui acceptent d’effectuer un travail spéculatif ne peuvent rendre justice à l’énoncé de projet. Ils sont peu susceptibles d’effectuer la recherche et l’analyse nécessaires pour produire un travail à la hauteur de leurs compétences puisque leur rémunération n’est pas garantie. Le travail spéculatif ne met également pas à profit leur expertise de professionnels ni leurs rôles de consultants, de partenaires ou de membres d’une équipe de communications stratégique. »


Travail gratuit = « Pro bono cad »

Le seul travail gratuit que devrait accepter un designer a un nom : la cause ! qui put être humanitaire, sociale, animale, environnementale…

C’est le designer, lui-même, qui choisit la cause qu’il décide de défendre en s’impliquant professionnellement et personnellement. …Et non l’inverse (normalement, il arrive qu’on soit séduit par un projet singulier)

La SDGQ dans son code de déontologie cite le Pro bono cad de cette manière :

« La prestation volontaire de services professionnels sans rémunération ou à tarif réduit au bénéfice d’une cause. ».

Au choix du graphiste de mettre « son expertise au profit de projets et initiatives relevant du bien commun, et ce, sans rémunération ou à un tarif réduit » et seulement pour cela.


Si vous avez des questions n’hésitez pas 🙂

1 commentaire

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